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« Lamborghini : l’homme derrière la légende », sur OCS Max : une vie sur les chapeaux de roue, entre ombre et lumière

Robert Moresco signe un film en forme de tragédie antique sur le parcours de l’industriel italien Ferruccio Lamborghini, qui voulut imposer son nom face à l’intouchable Enzo Ferrari.

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Publié le 18 avril 2024 à 18h30

Temps de Lecture 2 min.

Ferruccio Lamborghini (Frank Grillo) et Enzo Ferrari (Gabriel Byrne) dans « Lamborghini : l’homme derrière la légende », de Robert Moresco.

OCS – À LA DEMANDE – FILM

Passionnés de sports mécaniques, passez votre chemin. C’est l’histoire d’un homme que nous dévoile Robert Moresco dans son film sur Ferruccio Lamborghini (1916-1993), fondateur méconnu de la marque du même nom. Il le fait sur un mode hollywoodien, brodant une légende en partie romancée de cette histoire très italienne, sur le fond comme sur la forme.

Les aficionados connaissent tous l’anecdote de la première rencontre, en 1960, entre Enzo Ferrari et Ferruccio Lamborghini, client mécontent de l’embrayage de ses sept (!) Ferrari venu lui proposer d’y remédier, fort de son expérience d’industriel, et de s’associer. Le « Commendatore » le renverra dans ses filets d’un méprisant : « Retournez à vos tracteurs, fermier ! »

C’est en effet dans le machinisme agricole qu’a démarré la « légende » Lamborghini. De retour de la guerre, en 1945, le jeune Ferruccio, fils et petit-fils de paysan, diplômé de l’Institut de technologie de Bologne, puis formé à la dure à la mécanique pendant sa captivité, invente un tracteur bon marché qui permettra au pays de se doter d’une agriculture moderne et à lui d’une confortable fortune.

Deuxième pari

Nul doute que l’insulte d’Enzo Ferrari lui donna l’énergie pour mener à bien son deuxième pari, vingt ans plus tard : le lancement de sa propre marque de « voitures de grand tourisme », les fameuses GT. Mais cette rivalité très « à l’italienne » peut se résumer en quelques répliques, décochées comme des flèches. Celle de Ferrari, bien sûr, dont d’autres films ont récemment montré la part d’ombre – Le Mans 66, de James Mangold, Ferrari, de Michael Mann –, mais surtout celles de Lamborghini, aussi volubile que l’autre était taiseux.

Ainsi, lorsqu’il annonce le lancement de sa première voiture au Salon international de l’automobile de Genève en 1964 : « Vous achetez une Ferrari pour “devenir” quelqu’un, vous achetez une Lamborghini quand vous “êtes” quelqu’un. »

Le duel en restera là. Du vivant de son fondateur, Lamborghini ne produira qu’une poignée de voitures, dont la mythique Miura en 1966, du nom du taureau de combat que Ferruccio prit pour emblème – de sa marque comme de sa vie.

Ambition sans bornes

Riche de son fabuleux parcours sur les circuits de formule 1, la firme de Maranello demeure une icône intouchable en Italie. Alors que Lamborghini vivote dans l’escarcelle de Volkswagen, qui la rachète en 1998, cinq ans après la mort de Ferruccio. Le groupe allemand n’a pas cru bon, jusqu’à présent, de faire du taureau de combat un vrai rival du cheval cabré – soucieux sans doute de ménager son fer de lance, Porsche, seul compétiteur pris en considération naguère par Enzo Ferrari.

L’essentiel et l’intérêt de ce long-métrage tiennent dans la tragédie au sens antique qu’il met en scène. Adaptant le livre du fils Tonino, Ferruccio Lamborghini. La storia ufficiale (Minerva, 2016), Robert Moresco retrace la vie pleine d’ombre et de lumière du personnage, d’une ambition sans bornes et sans scrupule, à qui Tonino finit par dire, sur la fin : « Tu as tout fait, tout ce que tu as toujours voulu. Est-ce que ça valait le coup, papa ? » Le film pose la même question. Et qu’importe la réponse, l’essentiel dans la course automobile est la manière dont on la mène, autant que la victoire.

Lamborghini : l’homme derrière la légende, de Robert Moresco. Avec Frank Grillo, Mira Sorvino, Gabriel Byrne (EU, 2022, 92 min).

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