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« Amy », sur CStar : la symphonie inachevée d’Amy Winehouse

Alors que vient de sortir le biopic « Back to Black », retour sur le documentaire d’Asif Kapadia, en 2015, en prise directe avec la vie – et la mort – de la star foudroyée en plein envol.

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Publié le 03 mai 2024 à 19h30

Temps de Lecture 2 min.

Amy Winehouse dans le documentaire « Amy », d’Asif Kapadia.

CSTAR – VENDREDI 3 MAI À 21 H 15 – DOCUMENTAIRE

Remarqué en 2011 pour Senna, portrait du pilote automobile Ayrton Senna mort à 34 ans en mai 1994 au volant de sa Williams-Renault au Grand Prix de Saint-Marin, sur le circuit d’Imola, le documentariste anglais Asif Kapadia remet d’une certaine façon son ouvrage sur le métier en s’attaquant à la chanteuse Amy Winehouse, disparue en 2011, à 27 ans.

En dépit du talent indéniable du réalisateur, qui vaut pour l’un et l’autre films, il n’échappera à personne que le deuxième semble vouloir rééditer les recettes qui ont fait le succès du premier. Même tropisme vers la star précocement foudroyée, même goût pour les images d’archives patiemment dénichées, même dextérité à organiser un récit à la fois sensible et sensationnel à partir de ce matériau.

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Si d’aventure Asif Kapadia triplait la mise, il s’exposerait probablement à se voir épinglé pour la brillante morbidité de ses sujets. En attendant, tous ceux qui ont aimé Amy Winehouse, qui ont admiré son talent, qui ont été chavirés par sa voix rageuse, qui ont goûté son intensité vitale et qui ont été, in fine, bouleversés par son destin tragique, peuvent et doivent voir ce film. Moins pour l’histoire, hélas très prévisible, que nous raconte le film (naissance, assomption, déchéance et chute d’une rockstar), que pour la richesse du matériau qui la nourrit, non moins que la fluidité de son agencement.

Le petit ami et le père

Refusant la voie traditionnelle du documentaire comme assemblage de « têtes qui parlent », Kapadia a réalisé un film qui donne l’illusion d’éviter la reconstitution et la médiation, et d’être en prise directe avec la vie, et conséquemment avec la mort du personnage.

Il s’est servi, pour ce faire, de nombreuses images d’archives inédites, notamment privées, n’a sélectionné en matière musicale que les enregistrements live, et a cantonné les multiples témoignages (de proches, de collaborateurs, d’amis) qui nourrissent la narration, non filmés pour beaucoup d’entre eux au demeurant, à la seule bande sonore.

Il en ressort un film total, qui embrasse la question aussi bien esthétique que biographique, et en poursuivant sans relâche la question insoluble de la mort d’une toute jeune femme à ce point douée et couronnée de succès, mais porteuse d’une souffrance dont personne n’aura le dernier mot. A cet égard, on peut se demander si le film a raison de mettre en cause aussi continûment les deux hommes qui furent ses plus proches aimés en même temps que ses mauvais génies.

Il s’agit de Blake Fielder, le petit ami de la chanteuse, qui l’initie à la drogue puis souffle sur les braises quand la maison brûle. Et de Mitch Winehouse, père longtemps absent, père longtemps manquant, puis soudain hyperprésent, s’immisçant dans la gestion de la carrière de sa fille lorsque la gloire est au rendez-vous. Arguant du soutien qu’il aurait apporté même tardivement à sa fille, l’homme a contesté, y compris par la voie juridique, cette interprétation qu’il juge fallacieuse de son rôle.

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Qui dira l’ultime vérité de cette affaire ? Refusant le rôle peu enviable de l’arbitre, le spectateur sera plus sûrement touché par l’immense sentiment de gâchis et de perte que suscite la mort de cette jeune chanteuse.

Amy, documentaire d’Asif Kapadia (RU, 2015, 128 min). CStar.

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