Mi-mars, un incident survenu à Sciences Po a défrayé la chronique. Les récits divergent quant au déroulé exact des événements. On sait qu’une étudiante juive a tenté d’assister à une manifestation organisée dans l’un des amphis de la prestigieuse école parisienne, occupé par des camarades propalestiniens. La suite est moins claire.

L’a-t-on empêchée d’accéder à la salle, au motif qu’elle était “une sioniste” ? Ou a-t-elle quitté d’elle-même les lieux après que plusieurs participants, avec qui elle avait déjà connu quelques altercations par le passé, ont prévenu leurs camarades qu’elle allait les filmer et publier les vidéos sur les réseaux sociaux – images dont raffolent les médias d’extrême droite comme la chaîne de télévision CNews, qui se plaisent à décrire les étudiants de Sciences Po comme des antisémites et partisans du Hamas ?

La droite a sauté sur l’occasion pour dénoncer le “militantisme effréné” qui gangrène les établissements d’enseignement supérieur français et le risque de les voir se transformer en “bunker[s] islamo-gauchiste[s]”. [Le lendemain de l’incident], le Premier ministre, Gabriel Attal, s’est invité à une séance du conseil d’administration de l’école, a chapitré les membres présents et laissé entendre que l’État n’hésiterait pas à reprendre les choses en main partout où cela serait nécessaire.

Appeler les CRS et attiser les tensions

La commu