Guerre en Ukraine : des soldats ukrainiens exécutés après s’être rendus

L’ONG Human Rights Watch affirme qu’au moins 15 soldats ukrainiens qui s’étaient rendus ont été abattus depuis décembre 2023 par les forces russes.

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Au moins 15 prisonniers de guerre ukrainiens ont été tués depuis décembre 2023 par des forces russes, selon un rapport de l'ONG Human Rights Watch. 
Au moins 15 prisonniers de guerre ukrainiens ont été tués depuis décembre 2023 par des forces russes, selon un rapport de l'ONG Human Rights Watch.  © Efrem Lukatsky/AP/SIPA / SIPA / Efrem Lukatsky/AP/SIPA

Temps de lecture : 3 min

En mars 2023, le monde découvrait les derniers instants de Tymofiï Mykolaïovytch Chadoura. Ce soldat ukrainien capturé criait une dernière fois « Gloire à l'Ukraine » avant d'être abattu. La vidéo de son exécution avait provoqué l'indignation, près d'un an après la découverte du massacre de Boutcha.

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Malheureusement, il semble que cette pratique ait toujours cours sur le front en Ukraine. Selon l'ONG Human Rights Watch, au moins quinze soldats ukrainiens qui s'étaient rendus ont été tués par les forces russes depuis décembre 2023. Une violation des conventions protégeant les combattants faits prisonniers et qui sont des crimes de guerre.

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Exécutions sommaires

« Human Rights Watch a enquêté sur trois cas d'exécution sommaire apparente d'au moins douze soldats ukrainiens en vérifiant et en analysant des images de drones publiées sur les réseaux sociaux les 2 et 27 décembre ainsi que le 25 février 2024, explique l'ONG. Dans ces cas, les soldats ont démontré une claire intention de se rendre et, puisqu'ils ne participaient plus aux hostilités, étaient considérés comme hors de combat et ne pouvaient pas être ciblés en vertu du droit international humanitaire ou du droit de la guerre. » Un autre cas d'exécution sommaire montre deux soldats russes abattant trois soldats ukrainiens.

Dans la vidéo mise en ligne le 25 février sur X (ex-Twitter) et prise depuis un drone, sept soldats ukrainiens sortent d'un abri sous terre, en levant les bras, près du village d'Ivanivske, dans la région de Donetsk. Ils sont allongés sur le sol avant que plusieurs soldats russes ne leur tirent dessus à bout portant. Le 22 avril, Human Rights Watch a écrit une lettre au ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, demandant si des ordres étaient donnés aux forces russes de tuer au lieu de capturer les soldats ukrainiens qui se rendent. Le courrier est resté pour l'instant sans réponse.

« Ne faites pas de prisonniers, tirez sur tout le monde »

Toujours dans la région de Donetsk, une vidéo mise en ligne le 5 février permet d'entendre un soldat donner des ordres en russe : « Ne faites pas de prisonniers, tirez sur tout le monde. » Le rapport d'Human Rights Watch n'est malheureusement pas isolé, ni le premier. Un rapport de la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations unies en Ukraine affirmait qu'au moins quinze prisonniers de guerre ukrainiens avaient été exécutés sommairement au cours de la première année de guerre. De février à août 2023, l'ONU dénombrait six prisonniers abattus. Un dernier rapport sur la période décembre 2023 à février 2024 avançait le nombre de trente-deux soldats ukrainiens exécutés.

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Le bureau du procureur général d'Ukraine a annoncé en avril dernier avoir lancé 27 enquêtes criminelles sur l'exécution de 54 prisonniers de guerre ukrainiens. Des cas de tortures et d'exécutions sommaires de prisonniers russes commis par des soldats ukrainiens ont également été constatés. « C'est un crime de guerre que de tuer, maltraiter ou torturer volontairement ces forces, rappelle l'ONG. L'ordre de tuer des prisonniers de guerre ou d'exécuter des soldats qui se rendent plutôt que de les capturer, appelé "aucun quartier à donner", est strictement interdit par le droit international humanitaire. »

La Russie devrait ainsi enquêter et poursuivre les auteurs de tels actes. Mais Human Rights Watch doute de la volonté de Moscou, soulignant les nombreuses violations du droit humanitaire international constatées en Tchétchénie, Géorgie, Syrie et Ukraine. « Bien que chacun de ces cas soit horrible, le plus accablant est peut-être les preuves indiquant dans au moins un cas que les forces russes ont explicitement donné l'ordre de tuer des soldats au lieu de les laisser se rendre, approuvant ainsi les crimes de guerre », regrette Belkis Wille, directeur associé de la division Crises et conflits de Human Rights Watch.

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Commentaires (34)

  • Timéo Danaos

    Au sujet de la Russie, du gvnt russe, de l'armée russe, Human Rights Watch se fait encore des illusions et nous prie d'y croire : on dirait des enfants de choeur qui découvrent tout soudainement les horreurs de ce bas monde.
    Vous pensez bien que Poutine se fout des naïfs de Human Rights Watch comme d'une guigne !

    Les moujiks n'ont en rien changé depuis le moyen-âge ; ils ont pris le plis de la civilisation occidentale, mais "chassez le naturel, il revient au galop".

    La Russie a bien signé les conventions internationales, mais comme la Chine ou Cuba, personne ne l'oblige à les respecter : à quoi bon pas vrai ?
    Et donc donne libre cours à tous ses crimes contre l'Humanité...

  • Skeptos

    @doisme. Des preuves de quoi au juste ? Les insultes gratuites ne sont pas autorisées par la Charte du Point. Elle est librement accessible, vous pouvez la vérifier.

  • Deimos

    Spek... ,
    On veut des preuves, pas des atermoiements vains.
    J’ai tapé juste, et sous vos pseudos, vous êtes quand même découvert.
    Il est des talantais qui n’ont pas de talent.