Il était temps pour elle de sortir de l’ombre. Nommée, le 1er décembre 2023, à la tête de Logitech, un des leaders mondiaux des périphériques informatiques, la Néerlandaise Hanneke Faber s’est pour la première fois exprimée publiquement, mardi 30 avril, à l’occasion de l’annonce des résultats annuels de la compagnie. Au passage, elle en a profité pour esquisser la stratégie qu’elle entendait mettre en œuvre pour la société.
L’entreprise de Lausanne a, comme attendu, annoncé des revenus pour l’exercice fiscal décalé 2023-2024, clos fin mars, en recul de 5 % par rapport à l’exercice fiscal 2022-2023, à hauteur de 4,3 milliards de dollars (4 milliards d’euros). Signe d’une reprise de l’activité, les revenus sont repartis à la hausse (+ 5 %) au premier trimestre.
Après l’épidémie de Covid-19, qui a poussé les ménages et les entreprises à s’équiper en matériel informatique, ces chiffres sont lus en interne comme un atterrissage en douceur par rapport à la période prépandémique. En 2019-2020, ses revenus étaient inférieurs à 3 milliards de dollars, puis ils ont bondi pendant deux années au-delà des 5 milliards. Logitech prévoit pour 2024-2025 une croissance de ses revenus située seulement entre 0 % et 2 %.
Catalogue premium
Charge à Hanneke Faber de relancer la machine. Son arrivée est intervenue après que son prédécesseur, l’américain Bracken Darrell, a annoncé le 13 juin 2023, à la surprise générale, et par un simple communiqué publié nuitamment, sa démission avec effet immédiat. Le lendemain, l’action de Logitech plongeait de 12 % à la Bourse de Zurich. Un bref vent de panique qui disait beaucoup de l’estime portée par les investisseurs pour ce dirigeant et des inquiétudes quant à sa succession. Et pour cause : d’une société au bord de la faillite quand il la rejoint en avril 2012, il a réussi à hisser Logitech au sein du SMI, l’indice boursier qui regroupe les vingt principales valeurs cotées en Suisse.
Sous son impulsion, Logitech a surtout réussi à constituer un catalogue premium dans un marché des périphériques qui s’apparente bien souvent à des produits de base. Travaillant sur le design et l’ergonomie, la marque peut s’autoriser à vendre des souris à près de 100 dollars. Elle a également réussi à percer dans le marché du jeu vidéo, avec des produits de précision (casques, souris, claviers, simulateurs) qui s’adressent aux joueurs intensifs. Cette division est aujourd’hui à l’origine de près de 20 % des revenus de Logitech.
Enfin, la compagnie a également essayé de percer dans le domaine des enceintes portatives, en rachetant Ultimate Ears en 2008. Avec des résultats qui, plus d’une décennie plus tard, restent insuffisants.
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