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Livraison express : Getir se retire des marchés américain et européen

L’entreprise turque qui s’était déjà retirée des marchés de France, d’Italie, d’Espagne et du Portugal, a annoncé lundi se focaliser désormais sur la Turquie, « son principal marché où il perçoit le plus grand potentiel de croissance durable à long terme ».

Le Monde avec AFP

Publié le 29 avril 2024 à 17h11, modifié le 29 avril 2024 à 17h20

Temps de Lecture 1 min.

Un coursier prend une commande dans un « dark store » du livreur d’épicerie rapide Getir, à Amsterdam, aux Pays-Bas, le 8 février 2022.

Cela marque un nouvel épisode dans la crise qui secoue le secteur du « quick-commerce » : la plateforme turque de livraison express à domicile Getir a annoncé, lundi 29 avril, son retrait des marchés américain, britannique, allemand et néerlandais. L’entreprise avait déjà annoncé depuis un an son retrait de quatre pays européens (France, Italie, Espagne, Portugal).

« Getir annonce quitter l’Europe et les Etats-Unis, où il réalise 7 % de son chiffre d’affaires, pour se concentrer sur la Turquie », « son principal marché où il perçoit le plus grand potentiel de croissance durable à long terme », a fait savoir lundi le groupe, qui avait annoncé l’an dernier la suppression de près de 2 500 emplois dans les cinq pays où il exerçait encore son activité. « Triste jour pour Getir », a réagi sur X son fondateur Nazim Salur.

L’entreprise turque, qui avait atteint une valorisation de 12 milliards de dollars il y a deux ans, emploie quelque 20 000 personnes dans le monde. Les livreurs de Getir, reconnaissables à leurs uniformes et à leurs scooters ou vélos jaunes et violets, étaient apparus en 2021 dans les rues de New York, de Londres, d’Amsterdam, de Paris ou encore de Madrid, avec la promesse de livrer en dix minutes des produits de consommation courante.

Secteur durement touché par l’inflation

Pionnier autoproclamé de la livraison rapide de produits alimentaires, le groupe turc s’était déployé dans neuf pays avant de se replier sur la Turquie. Le secteur de la livraison rapide, en forte croissance à partir de 2020, a été durement touché par l’inflation. Dans plusieurs pays européens, Getir, Flink, Cajoo, Gopuff, Gorillas et consorts se sont également livrés ces dernières années une bataille féroce à coups de promotions extrêmement agressives, financées par des levées de fonds impressionnantes.

Fondée à Istanbul en 2015, Getir a obtenu un soutien financier important d’investisseurs tels que les fonds d’investissement californiens Sequoia Capital et Silver Lake ainsi que le fonds souverain Mubadala, basé aux Emirats arabes unis. Le groupe turc a déclaré lundi avoir obtenu « de nouveaux financements auprès de Mubadala et de G Squared », une société d’investissement en capital-risque américaine. « Getir utilisera ces financements pour renforcer sa position concurrentielle dans ses activités en Turquie », affirme-t-il.

Getir, qui avait racheté en 2022 l’allemand Gorillas, autre acteur majeur du secteur, a atteint son apogée pendant la pandémie du Covid-19, lorsque des demandes de livraisons de courses et de repas ont explosé.

En France, Flink, une des dernières entreprises de livraison de courses express à domicile, a annoncé à la mi-avril qu’elle jetait l’éponge, suivant la voie de la plupart des acteurs du secteur qui ont abandonné le marché en raison d’un durcissement de la réglementation.

Le Monde avec AFP

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