Pourquoi TikTok a autant d’ennemis dans le monde

Doit-on couper TikTok au plus de 1 milliard de personnes qui l'utilisent dans le monde ? Aux États-Unis, Joe Biden vient de signer une loi qui donne neuf mois à la maison mère chinoise ByteDance pour se séparer de sa pépite et son algorithme de recommandations. L'idée est de couper tout lien possible avec Pékin. Dans le cas contraire, le téléchargement de TikTok sera interdit aux États-Unis.

Shou Zi Chew, le PDG de l'application qui valorise le partage de vidéos courtes, a d'ores et déjà annoncé qu'il ferait appel de cette décision en opposant la liberté d'expression à la protection de la sécurité nationale. Quant à TikTok Lite, lancée en France et en Espagne fin mars, elle a été suspendue en Europe : cette application qui récompense par des pièces virtuelles, convertibles en cartes cadeaux, les utilisateurs qui regardent le plus de vidéos a été jugée trop intrusive par Bruxelles.

Lutte contre la désinformation

Pourquoi TikTok a-t-elle autant d'ennemis dans le monde, sachant qu'elle est déjà interdite en Inde et que le Canada recommande à ses fonctionnaires de ne pas l'utiliser ? Paradoxalement, son succès en fait la coupable idéale. Son algorithme est un passage obligé pour toute jeune entreprise.

Rien qu'en France, où elle compte 14 millions d'utilisateurs réguliers, TikTok aurait facilité la création de 12 500 emplois par les PME, argumente l'application créée en 2016. Et Shou Zi Chew a beau jeu d'expliquer que les autres réseaux sociaux qui valorisent les vidéos virales, comme YouTube Shorts et Reels Instagram, jouent eux aussi sur des algorithmes addictifs. Il n'empêche.

À LIRE AUSSI TikTok : le cimetière des stars de la télé-réalitéLes comptes comme @particleclara, sur lequel Clara Nellist, une chercheuse du Cern, partage sa passion pour la physique des particules, @ordresdegrandeur, où s'expriment des passionnés de mathématiques, et @_entouteslettres_, qui transmet l'amour de la littérature, devraient être davantage mis en avant.

Tout comme la lutte contre la désinformation : selon NewsGuard, 20 % des vidéos échangées l'an dernier sur la plateforme véhiculent de fausses nouvelles. Cette lutte pourrait passer par une meilleure valorisation des sources des informations partagées, à l'exemple de l'application mobile Perplexity, qui y excelle depuis près de deux ans.